Stress post-traumatique : savoir le reconnaître

1. Qu'est-ce qu'un événement traumatique ?

2. Durée et sévérité des symptômes

3. Critères diagnostiques du SPT

4. SPT chez les activistes

Critères diagnostiques du stress post-traumatique

Le stress post-traumatique (SPT) est diagnostiqué lorsqu’il y a eu une exposition à un facteur de stress extrême, entraînant un ensemble de symptômes qui durent plus d’un mois et peuvent persister beaucoup plus longtemps. Il est important de savoir reconnaître chez soi et autrui un état de SPT, afin de prévenir l’installation de ce trouble chez la personne en souffrance et des réactions inappropriées de la part de son entourage.

1. Qu’est-ce qu’un événement traumatique ?

Le premier critère pour le diagnostic d’un SPT est l’exposition à un événement traumatique. Un tel événement implique :

  • Que la personne ait été témoin ou ait vécu un événement durant lequel des personnes ont pu mourir, être grièvement blessées ou menacées de mort, ou bien durant lequel son intégrité physique ou celle d’autrui a pu être menacée.
  • Cet événement doit également avoir engendré des émotions intenses de peur, d’impuissance et/ou d’horreur.

Un événement traumatique peut être une agression policière, un viol, la mort soudaine et inattendue d’une personne aimée, etc. Récemment, la notion de “SPT complexe” a été proposée : une personne peut être exposée à une série de facteurs de stress et non à un seul événement – par exemple une charge policière en manifestation suivie d’une garde-à-vue et d’une comparution au tribunal.

2. Durée et sévérité des symptômes

Selon la durée et la sévérité des symptômes, on peut identifier différents états de stress :

  • Si la durée des symptômes est de moins de trois mois, on parle de SPT aigu.
  • Quand cette durée est de trois mois et plus, on parle de SPT chronique.
  • Lorsque les symptômes surviennent au moins six mois après le trauma, on parle de SPT différé.

A moins d’un mois de l’événement traumatique, on parle de trouble de stress aigu. Lorsque la durée des symptômes dépasse un mois, il est possible que la personne souffre d’un SPT. Pour cela, il faut que le retentissement des symptômes entraînant une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social ou émotionnel.

3. Critères diagnostiques du SPT

Le SPT fait partie des troubles anxieux. Selon les classifications internationales, on parle de SPT quand l’état de la personne présente les trois dimensions symptomatiques suivantes :

  1. Reviviscences
  2. Évitement persistant des stimuli associés au traumatisme et émoussement affectif
  3. Hyperactivité neurovégétative

Les reviviscences comprennent cinq symptômes dont au moins un devrait être présent :

  1. Souvenirs répétitifs sous forme de pensées ou de perceptions en rapport avec l’événement (e.g., flashbacks). Ils s’accompagnent des émotions ressenties lors du trauma et deviennent de plus en plus fréquents à mesure de l’installation du SPT.
  2. Reviviscences durant le sommeil (cauchemars, terreur nocturne).
  3. Impressions ou agissements soudains faisant penser que l’événement traumatique va se reproduire : sentiment de revivre l’événement, illusions, hallucinations.
  4. Sentiment intense de détresse lors de l’exposition à des stimuli évoquant un aspect de l’événement traumatique.
  5. Hyper-réactivité physiologique lors de l’exposition à des stimuli internes ou externes pouvant évoquer ou ressembler à un aspect de l’événement traumatique.

L’évitement et l’émoussement affectif comprennent sept symptômes dont au moins trois devraient être présents :

  1. Efforts pour éviter les pensées ou sentiments associés au traumatisme.
  2. Efforts pour éviter les activités ou situations qui éveillent des souvenirs du traumatisme.
  3. Incapacité de se rappeler un aspect important du traumatisme.
  4. Réduction nette de l’intérêt pour des activités ayant une valeur significative.
  5. Sentiment de détachement ou de devenir étranger par rapport aux autres.
  6. Restriction des affects.
  7. Sentiment que l’avenir est sans espoir.

L’hyperactivité neurovégétative regroupe cinq symptômes dont au moins deux devraient être présents :

  1. Troubles du sommeil (difficultés d’endormissement ou au contraire sommeil accru)
  2. Irritabilité ou accès de colère
  3. Difficulté de concentration
  4. Hypervigilance
  5. Réaction de sursaut exagérée

En bref, on observe généralement les symptômes suivants chez les personnes en STP :

  • Flashbacks, hyper-réactivité émotionnelle et physiologique à des éléments rappelant l’événement traumatique (les “déclencheurs”).
  • Évitement de tout ce qui peut rappeler le traumatisme et parfois de toute interaction sociale, perte d’intérêt, sentiment d’être engourdi.e, détaché.e, en retrait.
  • Troubles du sommeil, irritabilité ou accès de colère (souvent pour des incidents mineurs), difficultés de concentration au quotidien, hyper-vigilance, propension démesurée à s’alarmer.

4. SPT chez les activistes

Le site web activist-trauma.net propose une synthèse de la diversité des symptômes de SPT que l’on peut observer chez les activistes. Ces symptômes correspondent aux critères diagnostiques présentés ci-dessus. Ils ne surviennent pas tous en même temps et il existe des différences importantes entre les personnes.

Remarque : si ces symptômes s’appliquent à vous, assurez-vous que les personnes autour de vous en soient également conscientes, afin qu’elles puissent mieux comprendre vos réactions et vous aider.

  • Les signes émotionnels comprennent : tristesse, impuissance, engourdissement, anxiété, peur, appréhension, incertitude, chagrin, dénégation, culpabilité, dépression, accablement, perte du contrôle émotionnel, irritabilité, agitation, colère intense contre soi-même ou contre d’autres, honte.
  • Les effets cognitifs comprennent : confusion ou flou mental, attention et concentration affaiblies, capacités affaiblies de résolution de problème et de prise de décision, problèmes de mémoire, perte d’orientation, pensées dérangeantes, flashbacks et images gênantes, évitement de la réflexion, cauchemars, crise de panique, hyper-vigilance, culpabilité, accusation des autres ou de soi-même.
  • Les signes comportementaux incluent : retrait, pleurs, explosions émotionnelles, incapacité à se sentir bien installé.e, suspicion, sensibilité accrue à la surprise, modification de l’appétit, consommation accrue d’alcool, de médicaments, modification des habitudes sexuelles, modification des cycles de sommeil, relations tendues, incidents plus fréquents, évitement de certains lieux, personnes ou situations, perte d’intérêt, refus de parler de l’événement ou au contraire volonté d’en parler en permanence, changement apparent de la personnalité ou comportement anti-social.
  • Les effets physiques comprennent : fatigue, faiblesse, nausée, vertiges, douleurs à la poitrine, pression sanguine élevée, respiration difficile, transpiration, grincements de dents, pouls accéléré, tremblements musculaires, vue altérée, changements dans les menstruations, malaise, brûlures d’estomac, tension musculaire provoquant des maux de tête, de nuque ou de dos.